semaine de convivialité au Québec...

SUD l’évoquait dans son Sud-inter-cdaS n° 25 de novembre 2011, forts d’une idée des travailleurs sociaux lancée aux Etats généraux (EG) de réfléchir au développement de la prévention et à des alternatives au placement des enfants, le Pôle égalité des chances et le Pôle territoire ont lancé une recherche-action sur le sujet. Aujourd’hui SUD dénonce ce projet, non pas sur le fond, mais sur sa forme.

ASSEZ d’une administration qui crée des postes et utilise les moyens (constants) comme bon lui semble !

C’est régulièrement des postes qui ne sont même plus mis à la vacance et un recrutement par cooptation. Dernier en date, celui de responsable au Bureau des Informations Préoccupantes au Pôle égalité des chances pour 1er janvier.

C’est aussi la création de postes de A : au Pôle territoire un temps plein de « Conseiller territorial en travail social » (par redéploiement d’un poste de B du Pôle construction) est créé et le Pôle égalité des chances veut également le sien ! Il se dote de son chef de projet « Alternatives au placement ».

SUD va déposer un recours au Tribunal Administratif sur l’apparition de ce poste.

Aux EG, il avait été promis 10 postes supplémentaires pour l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), ce qui était déjà peu compte tenu des charges de travail actuelles. Voici les 6 premiers proposés par redéploiement de 6 postes de catégorie B de la filière sociale du pool de remplacement (conclusions de la commission permanente du 24 octobre 2011) :

  • 1 ETP de Responsable Enfance Famille (temps plein à l’agence de Rennes) ;
  • 1 ETP travailleur social ASE (CDAS Redon) ;
  • 2 ETP de psychologues (un mi-temps au CDAS de Janzé et un 30% au CDAS de Vitré, le reste sur des missions d’agrément en agence) ;
  • 1 ETP d’évaluateur agrément (agence des Vallons-de-Vilaine) ;
  • 1 ETP de chargé de mission « alternatives au placement » (cadre A à temps plein)

... de qui se moque-t-on ?

ASSEZ des projets imposés par le haut et sans concertation avec les agents concernés !

« L’opération prendra progressivement son envol sans précipitation et dans la concertation », telle est la manière dont est présenté ce projet sur intranet début novembre : humour ou provocation ? Pour les équipes de terrain concernées, la concertation se résume à une information sur le projet et le fait qu’ils ont été choisis. Pour elles, il n’est prévu qu’un démarrage début 2012 et pour le staff on n’hésite pas à précipiter les choses. Pourquoi ? Parce qu’il ne fallait pas surtout pas rater l’occasion d’un colloque au Québec début décembre !

ASSEZ de demander aux seules équipes de se serrer la ceinture !

Sur les alternatives au placement, n’y a-t-il pas des expériences et des recherches de référence sur l’hexagone ? Si tant est qu’il soit impératif d’assister à ce colloque, n’existe-t-il pas des moyens modernes de communication (viso-conférence) pour éviter un tel déplacement ? Est-il besoin de balader pas moins d’une quinzaine de cadres et élus pendant une semaine à l’autre bout du monde pour ce projet aux frais du CG ?... Mais sachez que pour ces 25 000 € (officiels) dépensés, ils ont la lourde tâche, pendant leur séjour, de prendre des notes pour restituer les apports pour ce projet aux équipes concernées !

Angers, le petit Québec...

« Repenser l’offre de service d’accueil des enfants confiés à l’ASE : repérages d’alternatives et de pratiques innovantes en cours. Le schéma départemental : un outil pour soutenir la diversification. Quelle collaboration avec le secteur associatif pour atteindre cet objectif ? Comment accompagner et favoriser ces évolutions ? »

... C’est le programme d’une formation de trois jours organisée par l’lnset d’Angers mi-décembre : certes moins exotique mais moins loin, moins cher et une route toute tracée (réalisation par le CG35 de la 2x2 voies Bretagne-Anjou ce mois-ci avec pour ambition de « favoriser l’attractivitê de nos territoires »....!)

recherche-action : amateurisme ou mascarade ?

Les EG ont mis en relief le besoin des collègues de prendre du recul et réfléchir sur le sens de leur travail, mais aussi leur exaspération à participer à des groupes de travail où les conclusions sont ébauchées à l’avance. Aujourd’hui, riches de ces enseignements (?), nos cadres proposent une démarche de recherche-action sur l’alternative au placement. Oui mais savent-ils que la recherche-action c’est :

  • un processus particulier : La finalité, les objectifs et les orientations de la recherche sont discutés et négociés par les participants... raté : totale absence d’association des équipes pour s’approprier cette démarche !
  • l’intervention d’un chercheur mais pas dans le but de démontrer une expérience ou un modèle aux acteurs du terrain ; cela implique qu’il n’agisse pas de l’extérieur, mais en tant qu’acteur comme les praticiens du terrain... M. Rabeau, notre québécois pré-sélectionné comme superviseur, prévoit-il de résider en Bretagne ?
  • l’objectif de connaître le terrain pour le modifier : La recherche-action nécessite absolument la coopération étroite et volontaire des acteurs du terrain... le choix des CDAS n’a pas été préalablement discuté et explicité à l’ensemble des services.
  • des étapes : une phase préparatoire et l’établissement des rapports entre les participants, puis l’énoncé d’un problème de recherche, ensuite la planification du projet, et enfin la réalisation du projet et la collecte des données... mais le CG, poussant son originalité jusqu’au bout, commence par la fin !
    tract

    -* une méthode particulière : Cest une démarche collective réalisée par une équipe pluridisciplinaire au sein de laquelle les chercheurs et les acteurs sont engagés dans une relation non plus de sujet-objet de recherche mais de collaboration et de concertation... encore une fois, les Directions considéreront-elles les agents et services concernés comme des réservoirs d’informations passifs, incapables d’analyser leur propre situation et de trouver des solutions à leurs problèmes...

faut-il encore douter de leur sincérité ?

Sud n’accepte pas ces méthodes scandaleuses ! Et vous, qu’en pensez-vous ?
vous pouvez réagir en commentant ci-dessous cet article ou en remplissant le coupon au verso du tract.